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- Exposition
- vendredi 15 juillet 2022 jeudi 18 août 2022
- Chapelle Saint-Efflam, Plestin-les-Grèves
- Médium : Peinture
- Horaires d'ouverture : De 14 h 30 à 18 h 30
- Tarif : Entrée libre
Marie-Jacques Massol
Peintre de la mer : mystères et mouvements
Les rochers, la fureur des vagues, le bruit du ressac, toutes les couleurs de la mer, roulent et se déroulent sous nos yeux. En savoir plus…
Marie-Jacques Massol
« Je n’ai plus peint ni figure ni visage depuis dix années. Je ne peins plus que la présence de l’eau et de la roche. Et j’ai commencé, en avançant dans le temps, à considérer ce que je voyais, comme des morceaux d’abstraction qui formeraient un tout qu’on appellerait « paysage ». Deleuze nous dit qu’un peintre donne consistance à des « percepts », bon… pourquoi pas.
J’ai fait en 2019 une exposition intitulée « solaris » en référence à un roman de Science-Fiction dont l’idée principale était qu’il existait une planète où l’océan était doué d’un pouvoir non seulement de pensée, mais aussi du pouvoir d’influencer en profondeur les humains susceptibles de le fréquenter. En 2021, à Locquémeau je pensais davantage au « paradoxe du littoral » qui est cette notion que la longueur de la côte est infinie, puisqu’elle dépend de l’étalon choisi pour la mesurer. Alors les rochers et les remous de l’eau me sont apparus comme autant de figures comparables à des fractales. En 2022, je crois que ma stratégie se rapproche de la technique du « all over », couvrir la surface de la toile sans hiérarchie de plans. Le tableau se prolonge au-delà des bords, une partie n’a pas plus de sens qu’une autre et peut se répéter à l’infini pour créer un rythme visuel régulier ou irrégulier. L’industrie textile connait bien ce procédé, qu’on pourrait dire décoratif, comme l’est un papier peint.
Mais malgré cette variation monotone du contenu, malgré ce ressassement circulaire, malgré le respect, la peur et presque la panique de la couleur, ma peinture demeure la figuration d’un spectacle. La peinture chinoise se raconte en déroulant des images horizontalement, la peinture japonaise se déroule verticalement sur des kakemonos. Je fais des diptyques, des triptyques, des quadri etc.
Il n’y a plus de « motif placé », le motif peut avoir un sens de lecture ou non, mise au rapport, mise au raccord, au regardeur de décider, le tableau se fractionne. Je cherche souvent le flou mais je rencontre plus souvent la précision, ma peinture demeure narrative malgré moi ou par décision non assumée. Ce qui m’importe le plus, c’est la matière, enfouir une image sous l’épaisseur de la peinture non pas jusqu’à l’occultation, mais le tableau doit respirer avec le dessus comme avec le dessous pour qu’on puisse y voir comme dans la réalité une chose aujourd’hui et une autre demain. Peindre, dépeindre et retrouver le tracé, péniblement. Une peinture un peu grumeleuse qui voudrait être lisse, précise au début, noyée et recouverte d’une buée mais qui garde toujours l’empreinte du paysage, sous l’emprise permanente d’une pulsion décorative. Une image qui a horreur du vide et qui se garde de ne plus avoir d’objet, qui tente de capturer l’apparence sans en faire une simple illustration.
Il peut encore y avoir des œuvres non accompagnées d’opérateurs verbaux, qui rendent inutile le fait de regarder pour voir et sans incorporation d’un discours, inéluctablement inscrit dans le travail du peintre. »
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Chapelle Saint-Efflam, Plestin-les-Grèves
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