Michelle Winckler

Michelle Winckler

Michelle Winckler crée une poésie sculptée à partir de matériaux variés. Ses œuvres, entre abstraction et onirisme, transforment l’érosion et la lumière en fascinantes compositions. Elle explore la matière avec sensibilité, intégrant hasard et complémentarité.

Les artistes nous invitent à vivre une deuxième réalité, une réalité parallèle au monde quotidien.
Cette seconde réalité des choses que nous propose Michelle Winckler s’appelle poésie.
Devenu sculpture, ce qui serait passé inaperçu devient objet de fascination : leurs verticales nous hissent, leurs spirales nous entrainent, leurs courbes, leurs volutes, leurs cercles nous transmettent leur mouvement. Bois, minéral, cristal, métal, prennent corps dans notre imaginaire et tous deviennent alors objets de méditation poétique.
Les titres nous le disent : « Emportée par le vent », « Échouages », « Au jardin des songes », « La déferlante »… loin d’élucider l’énigme de chaque pièce dans son abstraction, les titres ouvrent au contraire l’imaginaire pour une interprétation nouvelle et toujours onirique.
Mais la transgression ne s’applique pas qu’au seul matériau.
Elle affecte aussi l’échelle dans une subtile ambiguïté de lecture qui fait d’un débris une forme monumentale, d’un éclat un fragment devenu lisible dans l’immense.
Le feu y est passé, la glace aussi qu’évoque le cristal, ayant figé l’instant dans ce qu’il a de plus fugace.
Michelle Winckler joue avec le temps, avec l’échelle, avec les matériaux dans leur rencontre insolite, l’érosion étant vue comme l’écriture d’une nouvelle poésie.
Elle joue avec la lumière, subtilement conduite le long d’anneaux ou de courbes parfois à peine suggérées ou selon une verticale impérieuse quand deux matériaux insolites se conjuguent.
Jusqu’où peuvent monter de telles verticales ? Jusqu’où l’érosion du bois, du cristal, du verre, du métal ? Jusqu’où peut-on accumuler de telles transparences ?
— Daniel Lacomme peintre

Mon travail naît de l’observation de la matière, volume, texture, couleur, failles, odeur ou encore les traces d’outils laissées par l’homme.
Cette approche sensible me guide vers deux cheminements possibles, soit par le jeu du hasard en avançant sans idée précise, au gré du bois et de sa forme, soit en imposant ma volonté d’après croquis et maquettes réalisées au préalable.
S’en suit un long chemin vers le dépouillement, fait de vides, de pleins, de rugosité et de douceur. L’accident a une place importante dans mon travail, parfois malvenu, bien souvent précieux lorsqu’il ouvre de nouveaux chemins de création.
Depuis quelques temps je recherche la complémentarité, en ajoutant au bois de nouveaux éléments, comme le cristal, ou le métal rouillé, trace du temps qui passe, devoir de mémoire où le naturel côtoie l’artificiel dans une recherche d’harmonie, jusqu’à ce que l’union des formes et matériaux soit à mes yeux une évidence.

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Autres expositions

  • Jacques Moisan

    Pour Jacques Moisan, la confrontation avec la matière est primordiale dans son processus créatif. Le bois est à la fois la source, l’objet et le médium de ses tableaux : source par son énergie vitale qui suscite l’inspiration, objet car son mystère interpelle, médium car il se donne à voir.

  • Karen Swami

    Karen Swami découvre la poterie enfant et, après une carrière variée, se consacre à la céramique dès 2010. Collaborant avec Christian Liaigre et des noms prestigieux, elle ouvre en 2014 son atelier à Paris, devenant une référence pour designers et grandes maisons.

  • Pascal Lemoine

    La connexion de Pascal Lemoine au verre débute par des urnes gravées inspirées de Breton et Éluard, intégrant mystères et vie. Évoquant un monde inachevé, ses créations jouent avec temporalité et matière, jusqu’à « Origine », mêlant techniques de fusion et interactions avec l’observateur.

  • Annette Turner

    Annette Turner, artiste textile installée à Dinan, crée des tapis depuis 30 ans avec la technique du pistolet à aiguille. Inspirée par les textiles des années 1920-1930, la nature et les ombres, elle marie formes fluides et stylisées à une riche palette de couleurs.

  • Anna Le Moine Gray

    Anna Le Moine Gray explore les paysages forestiers ou marins avec passion. Inspirée par la nature, elle mélange tradition et modernité dans ses œuvres, travaillées pour capturer lumière et couleurs.

  • Dominique Prévots

    Depuis plus de 20 ans, Dominique Prévots explore l'abstraction comme langage universel. Ses œuvres, guidées par intuition et gestes subtils, allient textures, transparences et contrastes saisissants. Il invite chacun à un dialogue artistique où l’abstraction devient espace de liberté et de réflexion.

  • Claire Beillard

    Plasticienne céramiste, je crée des sculptures en grès intégrant textiles et matériaux naturels pour évoquer mémoire et temporalité. Mes œuvres, souvent associées à des dessins et gravures, trouvent leur sens en installation. Inspirée par la côte bretonne, j'expose depuis 2011.

  • Daniel Tostivint

    Daniel Tostivint épure les formes, passant des courbes colorées aux droites brillantes et aplats. Il donne du relief avec des parallélépipèdes colorés aux ombres créant des formes virtuelles. La symétrie et l'intuition dominent, défiant toute logique immédiate et captivant l'observateur.

  • Caroline Mesquita

    Caroline Mesquita repousse les frontières de l’art en transformant ses sculptures en acteurs de récits immersifs. Entre films et installations, elles brouillent les lignes entre arts plastiques, théâtre, danse et musique, créant des scènes poétiques à forte dimension narrative et visuelle.