
Daniel Tostivint
Daniel allie géométrie épurée et relief. Symétrie, couleurs vives et intuitions se mêlent, intrigant l'observateur par une logique subtile.
Michelle Winckler crée une poésie sculptée à partir de matériaux variés. Ses œuvres, entre abstraction et onirisme, transforment l’érosion et la lumière en fascinantes compositions. Elle explore la matière avec sensibilité, intégrant hasard et complémentarité.
Daniel Tostivint est, depuis longtemps, engagé dans un long processus de simplification, d'épuration des formes.
Ses premières compositions géométriques, en 1969, étaient exclusivement construites à partir de cercles et de courbes colorés. Petit à petit, les droites ont remplacé les courbes. La couleur est devenue brillante, appliquée en aplats.
Plus récemment, il a commencé à donner du relief à ses œuvres, de l'épaisseur à ses constructions géométriques, en collant sur leur surface de petits parallélépipèdes colorés dont les ombres portées génèrent des formes virtuelles et dont les couleurs créent de fascinantes interférences avec celles du fond…
La symétrie joue un rôle important dans les constructions de Daniel Tostivint. Qu’elle soit évidente ou plus complexe, elle ne laisse aucune place à l’accident, à l’improvisation, à une quelconque forme de lyrisme superficiel. La surface, impeccablement brillante, n’apporte aucune distraction pour l’œil. Il y a évidemment de l’artisan chez notre artiste, dans sa volonté minutieuse, quasiment maniaque, de nous livrer des surfaces parfaites dont la qualité peut faire penser à la porcelaine, à la laque chinoise ou aux carrosseries automobiles.
Même s’il sait que l’approche de Daniel Tostivint est essentiellement intuitive, l’observateur voudrait cependant deviner, derrière les agencements des plans, des règles occultes qui dicteraient les rythmes, les proportions des surfaces, la répartition des couleurs, leurs positions relatives, au sein d’une même composition ou d’une pièce à l’autre dans une série d’œuvres. Il essaie de comprendre, mais ses efforts sont mis en échec au moment même où il pense avoir saisi la logique sous-jacente, le forçant à creuser un peu plus son analyse de la logique compositionnelle, jusqu’à ce qu’il en identifie les règles, souvent simples mais pas immédiatement perceptibles. Il éprouve alors une évidente satisfaction, comme le cruciverbiste venant au bout d’une grille pleine d’embûches et de fausses pistes.
Louis Doucet
Extrait d'un texte paru dans Le poil à gratter n°45