ALỲ
Exploration et jaillissement de l’intime
De formes corporelles surgit une palette de sentiments ou de quêtes. Êtres de bronze ou d’argile s’offrent en une lecture poétique et sensible, intensément habitée par le mouvement.
Présence de l'artiste : en juillet vendredi 12 et samedi 13, samedi 20 au dimanche 21, du vendredi 26 au dimanche 28. En août mercredi 14.
Des formes plus ou moins travaillées surgit ce qui en nous se tend ou se défait, des sentiments incarnés aux questionnements de l’absurde. Personnages de bronze, d’argile ou assemblages des matières s’offrent en un champ d’exploration poétique et sensible très habité par le mouvement, telles les vagues perpétuelles de nos émotions.
Qu’il s’agisse de la série « Robes », « Gros Pieds » ou du travail très épuré de la série des « Cadres », « les corps sont sculptés comme des vœux qui s’élèvent, sitôt exaucés qu’il faut en reformuler. Sculptrice de l’éphémère ? Le miracle est que ces instants fugitifs ainsi figés, le mouvement est donné à jamais au meilleur de son intensité, dans sa plénitude idéale ».
Nourrie par la plasticité des matériaux, ALỲ s’échappe sans complexe de la perfection figurative pour faire émerger des formes libres. La position d’une main, la tension d’un cou sont prétexte à faire émerger un mélange de force et de fragilité, de calme et d’inquiétude, de volonté et de grâce.
« Je ne me considère pas exactement comme une artiste, mais plutôt comme un canal. Lorsque je travaille, je ne sais qu’à la fin de l’ouvrage si ce travail est bon, si je me suis suffisamment échappée de moi pour laisser parler cette force étrangère qui court dans mes mains. »
Anne Launay, alias ALỲ, retient de son enfance passée à l’étranger (Côte d’Ivoire, Zaïre, Indonésie) des horizons culturels riches. Sa curiosité et les méandres de la vie la poussent vers des métiers variés liés d’abord à la mer (Brittany Ferries, Armateurs de France) avant de revenir à la terre, au sens propre, en tant que paysagiste puis sculpteure désormais basée à Saint-Malo.
En 2010, une période de longue maladie lui donne l’occasion d’explorer sa créativité, de faire d’un passe-temps une œuvre. Les modelages deviennent sculptures. Depuis 2011, elle expose régulièrement en Bretagne en compagnie d’artistes de renom tels qu’Annie Bocel (graveur), Catherine Hutter (maitre pastelliste), Stéphane Le Mouël (lauréat du prix Paul Ricard 2019), Anne Geffrelot (peintre de la baie du Mont Saint Michel).
Autodidacte par nature, disciple de la matière elle-même, elle se forme. Puis, aidée par la ferronnerie d’art Turgot, ALỲ fond ses premiers bronzes selon le procédé ancestral burkinabé du Banko. Cette technique de fonte à cire perdue ne permet que la réalisation de pièces uniques d’une taille déterminée par le format du creuset utilisé. Les pièces ainsi obtenues sont de surface moins régulière qu’un bronze de fonte classique, mais recèlent un charme très identifiable. Des pièces plus importantes seront ensuite confiées à des fonderies d’art traditionnel (fonderie Rosini, BBC, fonderie Sulmon) qui proposent des tirages de série limitées.